Avec : Soria Zeroual, Zita Hanrot, Kenza Noah Aïche
Fatima élève seule ses deux filles, Nesrine, l’ainée qui se bat en 1ère année de médecine, et Souad, 15 ans, qui se bat, elle, contre tout et n’importe quoi, sa mère et sa situation précaire en premier lieu. Pour leur assurer le meilleur, Fatima fait des ménages, tôt le matin, tard le soir, Fatima suit des cours pour maîtriser le français. Autant dire que Fatima se bat elle aussi, et pas qu’un peu. Mais elle et ses deux filles vivent dans trois galaxies très éloignées.
Fatima tient un journal où elle a une perception aiguë et perspicace de ce que les autres lui renvoient mais aussi de ce qu’elle est.
César 2016 du meilleur film. Ah ? Bon.
Oui, Soria Zeroual, qui campe notre héroïne moderne (et je pèse mes mots), est lumineuse, attachante au plus haut point, on a envie de l’embrasser, de la prendre sans ses bras. Actrice non professionnelle, elle vient du même monde que le personnage qu’elle interprète. Et on ne saurait trouver de plus juste interprétation. Mais sinon de quoi parle-t-on ? De cinéma ? Oui il s’agit d’un bon film, mais ce n’est pas non plus de la grande toile. Une fois de plus, on semble confondre propos et qualité formelle. Et si du côté du premier, c’est indiscutablement une œuvre importante, surtout aujourd’hui, on emmétra cependant une petite réserve sur le côté assez convenu de la seconde.
Mais je trouve ça sincèrement chouette qu’on aime en France des films comme « Fatima », « La loi du marché », « Dheepan » ou encore « Mustang ». Mais, le lendemain de la cérémonie des César 2016, quelqu’un relevait sur France Inter avec un humour qui vise juste : en France, les pauvres et les immigrés, c’est comme les livres, on attend qu’ils soient adaptés au cinéma pour les apprécier.
Christophe