FRÈRES K. (Les) – David James DUNCAN


 ★★★★☆ 

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Etat de Washington, la famille Chance à travers les années 60 et 70. Le père devra accepter la frustration d’une vie d’ouvrier alors qu’il était promis à une glorieuse carrière de lanceur au baseball. La mère abreuvée d’une religion d’un autre temps, qui doit tempérer ses velléités de prosélytisme sous peine d’attiser la colère de son mari et d’Everett son fils ainé, le rebelle, le cynique, le trublion de l’équipe. Les autres frères : Peter, le nuancé, l’intello pourrait-on dire, y va de sa compréhension œcuménique. Irwin le brave, un grand costaud aussi ravi qu’adorable, bien à la droite du Seigneur et dans les petits papiers de sa mère. Et enfin Kincaid, le plus jeune des quatre et narrateur principal de cette odyssée. (Ah, j’oubliais : les Frères K. ont aussi deux sœurs jumelles en queue de peloton).

Cette famille américaine va devoir surmonter ses propres dissensions, tiraillée aux quatre (voire même huit) points cardinaux. Et va se fracasser sur cette absurdité à la fois nationale et intime qu’est la guerre du Vietnam.

À l’image des grands romans familiaux américains modernes (« Nous étions les Mulvaney » de J. C. Oates, « Pastorale américaine » de Philp Roth, pour ne citer que ces deux-là) « Les frères K. » illustre à merveille la puissance romanesque d’une famille « normale » (oxymore ?). C’est drôle et bouleversant. On y entre comme l’on pénètre dans un long fleuve et en se laissant porter par son courant dense, souvent houleux, plus rarement paisible. Il y a bien quelques longueurs sur le baseball et encore que…  à peine… et pourtant s’il y a truc dont je me contrefous c’est bien le baseball.

Les dernières cent pages rédemptrices sont clairement plus faibles. On a l’impression d’y perdre la finesse et la force de ce grand roman. Mais peut-être étaient-elles nécessaires.

Deux certitudes pour finir : « Les frères K. » nous parle parfaitement de l’Amérique des années 60 et 70. Et, après la lecture de ces 800 pages, la famille Chance au complet vous reste rivée au cœur pour un bon moment.

Christophe
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