Olivia a perdu son frère Alex en 2015, il avait 43 ans. Il était, comme elle l’écrit, « extralucide, hypersensible, mélancolique et désabusé. » Il a fini par se jeter d’un pont.
Avec ce livre, Olivia de Lamberterie a voulu raconter ce frère à la fois solaire et sombre pour tenter de dépasser (sans la renier) cette hydre à laquelle sa douleur s’apparentait, certainement quelque part entre le deuil, l’incompréhension, le remord ou la colère. Elle écrit sans fard, mais non sans finesse, l’immense bonheur et la longue inquiétude de l’avoir connu, de l’avoir eu comme frère.
On ne fait malheureusement pas d’une ambition personnelle justifiée une œuvre pertinente. C’est ce qui s’appelle un sujet casse-gueule. « Avec toutes mes sympathies » en est un très beau. Et c’est là tout l’immense mérite de l’auteure qui réussit à nous offrir un récit élégant et digne, à la juste place qui doit être la sienne, sorte d’isobarycentre de la détresse, de l’humour et de la rage. Une prouesse comme je les aime. Pas un numéro de cirque, non. Plutôt Emil Gilels interprétant l’Appassionata de Beethoven, où peuvent s’y côtoyer, sans s’opposer, la force, l’émotion, la colère et la beauté.
Christophe
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