NOUS ÉTIONS BEAUX LA NUIT – Philippe FUSARO


 ★★★½☆ 

La fosse aux ours

Rome, années 60 ou plutôt 70. Gianni Desmond est inconsolable et on le comprend : la sublime chanteuse italienne Betti Doll l’a planté. Et il ne sait pas bien pourquoi. C’est bien connu, c’est quand on ne comprend pas que ça fait le plus mal. Dès lors pour notre dandy KO, le Piper, mythique club de la nuit romaine, n’a plus la même saveur qu’avant. L’alcool lui sert à oublier et à pleurer alors qu’avec Betti, ils s’enivraient et ils dansaient. Et s’il y a bien quelques jolis fantômes qui finissent occasionnellement la nuit dans ses draps froissés, ils n’ont plus ni prénom, ni saveur, ni rien.

Heureusement, tel un Jiminy Criket nocturne : Christophe veille. Christophe ? Le chanteur ? Yes. Vous le croyez ça ? Idée géniale que le discret Fusaro a eue d’introduire le mythique Christophe. Au volant de sa sublime Alfa Romeo Montréal, il prend soin de son ami Desmond. Ni plus, si (surtout) moins. Car un ami avec qui l’on peut chialer comme un gosse quand une femme s’en va, c’est précieux.

Une fois de plus, Philippe Fusaro n’est pas là où on l’attend. D’ailleurs, on ne l’attend plus nulle part, et c’est très rare. En tout cas, il n’est surtout pas là où tous les autres sont. Voici encore une petite perle discrète et suprêmement élégante, un bout d’Italie en VO s’il vous plait, un hommage à la nuit, aux fausses blondes mais vraies Italiennes, à l’illusion éthylique ou passionnelle de la liberté. Et gare aux fans, Magritte alerte : ceci n’est pas un roman sur Christophe. Autant dire que je ne me suis jamais senti aussi proche de ce chanteur que dans les pages de « Nous étions beaux la nuit ».

Christophe
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