SERENA – Anne-Caroline PANDOLFO & Terkel RISBJERG

 ★★★★☆ 

Sarbacane

Années 3o, une grande exploitation forestière. George Pemberton revient d’un voyage aux bras de la sublime Serena, désormais sa femme. Sublime ? Oui. Mais caractère en fonte. Et on sent bien que si George assassine de sang-froid un pauvre vieux à la descente du train, c’est grandement sous l’influence, l’autorité glaçante du regard de sa « chère et tendre ». Ces deux-là vont diriger l’exploitation d’une main de fer, inspirant aux pauvres bûcherons crainte et respect. Mais l’ambition sans bornes et la tyrannie n’iront pas sans soulever quelque résistance.
Et au centre de cette histoire de pouvoir, une question : tel le professeur Frankenstein, comment et pour combien de temps Georges Pemberton réussira-t-il à ne pas se faire dévorer par sa créature ?

Choisir de faire une adaptation en BD, et même en général, c’est casse-gueule. On s’inspire ? On développe ? On plagie ? On décalque ? Comment et pourquoi la bande dessinée peut-elle apporter quelque chose de plus à une œuvre – roman ici en l’occurrence (« Serena », un des tout meilleurs livres de Ron Rash) ?

Les deux auteurs A.-C. Pandolfo et T. Risbjerg réussissent leur pari. Ils s’étaient déjà saisis de « L’astragale », roman d’A. Sarrazin. Oui, ici, la bande dessinée apporte quelque chose de différent. Le découpage, ou les dessins formidables de Risbjerg en quelques coups de crayon, ses couleurs, pour rendre la beauté froide et la force du regard de Serena ou encore le côté très petit garçon de Pemberton : tout est très bon.

Une grande bande dessinée, donc. Deux auteurs en symbiose, au service d’une histoire et d’un personnage formidables : Serena.

Christophe
retour à la liste de conseils bandes dessinées

Avec mots-clefs , , .Lien pour marque-pages : permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *