« Les loyautés », c’est l’histoire de Théo, un gosse de 13 ans et alcoolique. Ce qui est bien jeune en vérité. Dans son sillage il entraîne son pote Mathis. Hélène est la prof qui s’inquiète ; Cécile la mère de Mathis qui aimerait bien que son fiston arrête de fréquenter Théo, parce que bon, il est bizarre ce gamin. Et tous de passer à côté de l’impensable : le « jeu » ahurissant et ultra dangereux de deux collégiens avec l’alcool.
Delphine de Vigan, qui a gagné quelques galons dans mon petit cœur de lecteur pénible avec son précédent roman, le surprenant et gonflé « D’après une histoire vraie », retrouve ici, je trouve, une façon de faire très française qui tend à confondre sujet et intention littéraire. Or, on le sait, ça ne suffit pas. Je préfère qu’on me raconte une histoire qui tient sur un demi-bout de papier de papillote de Noël, mais avec classe, urgence ou ruse. Exemple, Maylis de Kerangal : je crois qu’elle pourrait écrire n’importe quoi (la construction d’un pont par exemple) que je boirais ses paroles un peu comme Lazare quand on lui a dit « debout là-dedans ». Ici, même si Delphine de Vigan écrit plutôt bien, tout est finalement extrêmement entendu et attendu. Et pour être tout à fait honnête, je ne me souviens plus très bien si Théo finit par retrouver goût au jus de papaye bio, et c’est un peu dommage.
Un livre honnête, mais c’est tout.
Christophe
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