Paul Sneijder est le seul rescapé d’un rarissime accident d’ascenseur, dans lequel sa fille a perdu la vie. De quoi forcer ce miraculé à faire un peu le point sur ses nouvelles motivations potentielles pour ne serait-ce que continuer à vivre ou supporter sa femme infidèle et tyrannique et ses deux crétins de fils.
Paul va alors se passionner avec une précision plus clinique que morbide à tout ce qui touche de près ou de loin aux ascenseurs, ce moyen de transport si banal et pourtant tellement méconnu. Puis il va changer de boulot et devient dogwalker – à savoir promeneur de toutous ; tout de suite en français dans le texte, ça fait moins classe. Et son épouse de bien lui faire comprendre la honte sociale que représente ce job. Enfin, tout à sa peine, à sa clairvoyance et à son ahurissement quotidiens, Paul va décider de ne plus se battre juridiquement et renoncer ainsi aux millions qu’il aurait pu faire cracher aisément à l’entreprise responsable de l’équipement. C’en est trop pour son entourage : femme et fils décident de le faire interner.
En lisant « Le cas Sneijder », on comprend qu’il n’y a pas plus fou que l’homme lucide. Et le ton et l’écriture de Jean-Paul Dubois y sont parfaits de cynisme subtil et drôle, saupoudré çà et là avec une justesse jouissive. Mais ne nous y trompons pas : le regard est noir. C’est la tragédie de notre époque et de ses illusions, ses miroirs aux alouettes, qui est décrite dans ces pages.
Un auteur à part (lisez l’exceptionnel recueil d’articles « l’Amérique m’inquiète »)
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Christophe
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