Deux histoires.
Du XIXème au XXème siècle : nous suivons la longue et cahotante mutation de la petite entreprise de savon Clare en géant de la cosmétique et des produits chimiques, détergents et autres insecticides.
De nos jours : Laura, employée quarantenaire à Lacewood, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer. Commence pour elle un traitement et un combat de longue haleine.
Un point commun ? La ville de Lacewwod est le siège de la multinationale Clare Inc.
Alternativement à chaque chapitre, Richard Powers croise ces deux destins : une ascension et un déclin, qui, on le comprend, sont liés et amenés à se croiser.
Pour qui a lu l’exceptionnel Le temps où nous chantions, Richard Powers fait forcément figure d’auteur à part, quelqu’un que l’on guette à chaque sortie. Il est évident que Gains, malgré toute son intelligence et son intention n’a pas sa force. On peut regretter le côté un peu longuet de ce roman. La démonstration, habile au demeurant car laissant le loisir au lecteur de conclure, ne nécessitait peut-être pas forcément autant de pages. On ne peut pas nier que c’est bien construit et très érudit et instruit, qu’il y a de la recherche, tant dans l’historique de la société Clare que dans la description terrible du long combat de Laura contre la maladie.
Au final, une dénonciation très forte du libéralisme sauvage et cannibale, ce choix de société qui n’hésite pas à jouer nos propres vies sur l’autel du profit et des… gains. Même si ce livre aurait gagné en concision, sa longueur certaine créant involontairement une distance et par la même une baisse d’intérêt du lecteur là où le propos est pourtant passionnant.
Christophe
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