Gallimard
Le prix du livre Inter est attendu chaque année ; on n’est rarement déçus (lire Un soir au club de C. GAILLY). Cette année, re belote : un petit livre, discret et efficace qui se lit en deux heures. Deux cents pages contre la solitude, les solitudes.
Ca se passe à Grenoble, un libraire Etienne Volard, percute avec son véhicule la petite Eva, un soir de novembre neigeux, boueux, sale. Solitude de Volard, masse humaine dont la seule compagne est la lecture (une personne qui ne fait que lire : est-ce mieux qu’une qui passe son temps devant sa télé ? pas sûr… ne lisez pas trop !) ; solitude d’Eva qui court sous la pluie après sa mère qui arrive TOUJOURS en retard à l’école pour venir la chercher ; enfin solitude de Thérèse la mère « transparente » qui passe sa vie dans les galeries marchandes genre Grand Place.
Mon avis : les adultes du roman (la mère surtout) méritent des claques pour avoir imposé à Eva leurs solitudes. Celles-ci sont mille fois plus dangereuses qu’un accident de circulation ; la médecine ne pourra rien cette fois. Petite remarque enfin : la deuxième partie du livre révèle très bien la nature de l’enfant en groupe face à un camarade isolé. Où est l’innocence ? Ils savent déjà tout de nos pires comportements d’adultes. Un livre très dur mais pudique.
Christophe
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