Conte policier se passant au XVIème siècle dans le milieu des miniaturistes et enlumineurs d’Istanbul. Délicat, jeune peintre, est sauvagement assassiné. Cela concerne-t-il le projet de création d’un livre sous format italien (à l’horizontal) à la demande du Sultan mais pas du goût des fondamentalistes qui ne voient là qu’une manière de singer les peintres occidentaux dans ce qu’ils ont de plus dangereux et vaniteux : le portrait à l’identique, le style, bref, l’arrogance ? Pourtant le jeune Délicat n’était pas spécialement porté sur la mécréance… De retour à Istanbul, Le Noir va enquêter. Dans le seul but de s’arroger les faveurs de la belle et ombrageuse Shékuré ? Au rang des « présumés innocents » : les trois collègues de Délicat : Papillon, Cigogne et Olive. Chaque personnage intervient au fur et à mesure de l’intrigue, qu’il soit le cadavre de Délicat, l’assassin, un chien ou bien encore le Diable en personne.
Ce livre est magnifiquement écrit mais l’intrigue perd parfois sa consistance, noyée dans les débats sur la peinture, le style ou la religion. On s’y mélange, du coup, un peu les pinceaux… la fin n’est d’ailleurs pas à tomber par terre. Saluons tout de même l’érudition et surtout la malice de Pamuk qui réussit à s’introduire dans cette histoire dont le contexte n’est ni plus ni moins que celui que l’on vit aujourd’hui dans beaucoup de pays. On n’a pas beaucoup avancé en quatre siècles…
Christophe
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