Russel, grâce à son grand-père qui l’a élevé, est un passionné de dressage de chevaux. En mission en Irak, il risque sa vie sur un coup de tête pour sauver un cheval affolé entre les deux lignes de front. La vidéo de cette intervention, aussi gonflée que dangereuse, finit sur Internet. Où le capitaine Wynne, commandant d’une unité spéciale aux avant-postes en Afghanistan, repère l’énergumène et demande à ce qu’il rejoigne ses Bérets Verts. Passé sa convalescence, et une fois transféré sur place, Russel est affecté au débourrage de tout un troupeau de chevaux plus ou moins sauvages. Mais quelle est l’exacte intention de l’énigmatique officier ? Pourquoi a-t-il réellement besoin de préparer ces chevaux au transport de troupes et au combat ?
Roman de guerre assez taiseux, plutôt lent et d’une précision saisissante dans le vocabulaire choisi, le naturel des situations, des dialogues, l’alternance du quotidien et des scènes de combats, les passages du calme, de la beauté des animaux et des paysages sublimes des montagnes afghanes à l’horreur et la violence ponctuant le récit avec une régularité morbide, « La quête de Wynne » est encore une formidable trouvaille des éditions Gallmeister (lisez sans hésitation « Le sillage de l’oubli » de Bruce Machart, « Méditations en vert » de Stephen Wright, « Les arpenteurs » de Kim Zupan ou encore les polars de Craig Johnson et tous les romans de David Vann). Des personnages profonds, réels, physiquement palpables, et une intrigue où le lecteur dévisse petit à petit : où peut bien nous mener le charismatique capitaine Wynne ? Russel, comme le lapin pris dans les phares d’une automobile, semble prostré. Il y a bien quelques signaux d’alerte… mais seront-ils suffisants ?
Dans ce jeu cruel où la souris est fascinée par le matou, on pense bien sûr à « Apocalypse Now ». Rentrez dans ce roman surprenant et très réussi où tout est mené avec autant de force que de subtilité (phrase tarte à la crème, mais je vous jure que c’est très vrai pour le coup). Un réalisme passionnant pour une histoire finalement complexe où l’on se gardera bien de la certitude d’avoir toutes les réponses aux questions qu’Aaron Gwyn nous a posées.
Christophe
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