D’après Robin COOK
Suite à un règlement de compte qui ne le concernait pas au départ, Kléber, flic parisien, va subir les foudres de la vengeance de la manière la pire qui soit : sa copine, dont il est éperdument amoureux, est assassinée en démarrant la voiture piégée qui n’attendait… que lui.
Commence ainsi le pitch simplissime de cette histoire : la descente aux enfers d’un homme, sombrant entre désir de vengeance et tendances suicidaires explicites et compréhensibles.
David Sala, qu’on connaissait notamment en excellent auteur d’albums jeunesse, prend un sacré risque en adaptant le terrible Robin Cook (lisez J’étais Dora Suarez). Je sais gré à la collection Casterman/Rivages de permettre à des auteurs de « tenter autre chose » que les sempiternels classiques (bons au demeurant) : Lehane, Elmore Leonard, Tony Hillerman ou Westlake (c’était déjà le cas avec Jim Thompson adapté par Miles Hyman, ou Pierre Pelot par Baru). Ceci dit, la réussite de l’exercice tient certainement plus de ce que l’auteur BD fait du livre original que de la qualité du romancier proprement dite (exemple : l’échec hallucinant de Loustal avec Coronado de Dennis Lehane).
Revenons à Sala/Cook. Le tandem fonctionne. Ou plutôt peut fonctionner. Il dépendra certainement de ce que les lecteurs attendront de ce « polar ». Car si vous cherchez une intrigue ficelée, une enquête, passez votre chemin. Cette BD est principalement une ambiance. Pas plus. Sala a-t-il forcé le trait ? Pas certain. Je pense qu’il a trouvé le ton juste pour adapter le plongeon de Kléber. Même quand il utilise frontalement le style porno pour illustrer par ce qu’il est l’intrigue pour ce qu’elle est : vulgaires et laids. Comme le sont certains de ses personnages.
Encore une chose : la dernière scène ? Ridicule ? Là encore il y a débat. Personnellement je ne le pense pas non plus. L’onirisme est carrément gonflé suite à cette histoire brutale.
Vous l’aurez compris : oui j’ai aimé cette BD. Pour l’histoire de Cook et le talent et le parti pris de David Sala.
