Le 20 mars 1995 se produit dans le métro de Tokyo de multiples attentats au gaz sarin perpétrés par la secte Aum. Cet évènement tragique va marquer pour très longtemps le Japon et les Japonais, dont l’histoire n’est pourtant pas avare en tragédies, encore aujourd’hui.
Murakami, le célèbre auteur de la trilogie 1Q84, s’est attelé à un travail minutieux d’entretiens de toutes les parties (victimes, passants, terroristes, membres de la secte) et d’analyse et de réflexion. Car, pour lui, il faut éviter le simplisme et les jugements manichéens : si l’acte terroriste ne souffre pas de discussion, les membres de la secte Aum sont-ils les seuls fous de l’histoire ? Est-ce que la société japonaise en son entier ne véhicule-t-elle pas toute cette violence ?
Avec une finesse qu’on lui connaissait déjà dans ses romans, Murakami écoute toutes ces personnes différentes, victimes ou non, il ne les trahit pas. Mais ça ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Et le constat tiré de ce livre fort est plutôt amer.
Si on peut lui reprocher certains témoignages redondants, la somme n’en demeure pas moins étourdissante : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? »
Captivant et effrayant.
Christophe
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