« La guerre des pauvres » c’est la courte vie du prédicateur Thomas Muntzer, qui au tournant des XVe et XVIe siècles en Allemagne, a été à l’initiative de révoltes paysannes sanglantes. Partisan d’une Réforme radicale, pour lui Luther n’est qu’un amateur. Sa théocratie se veut « violemment égalitaire ». Vous comprendrez qu’en ces temps incertains, c’était le genre d’« illuminé » qui finissait tôt ou tard la tête sur le billot. Et ainsi fut fait.
Encore un sujet en or pour Éric Vuillard, de ceux que l’on oublie, en marge des manuels d’histoire et autres autoroutes du prêt-à-penser. L’auteur qui, après « L’ordre du jour », « 14 juillet », « Congo » ou encore « Tristesse de la terre », réussit à nouveau de sa plume incisive et visuelle à nous instruire magistralement. Et c’est peu de dire qu’en 2019, ce livre comme les précédents, tombe une fois de plus à point. Vous me direz que c’est à ça que sert l’histoire. Ce à quoi je ne pourrai pas vous donner tort.
Peinture aussi courte qu’éloquente sur la misère, la révolte qui couve et s’embrase, la peur et la répression aveugle. Sans oublier la place de la religion qui, hier comme aujourd’hui, n’est pas la dernière ni à profiter, ni à souffler sur les braises.
Christophe
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