Actes sud
Le soir où elle vient de retrouver Dragan, militaire serbe qu’elle a connu lors de sa couverture du conflit yougoslave, Antonia, photographe, trouve la mort au volant de sa voiture sur une route corse. Son oncle de prêtre tient à assurer l’office funèbre. C’est l’occasion de revenir sur la courte vie de la jeune femme.
Le problème principal de ce livre de Jérôme Ferrari est qu’Antonia a vécu et connu pas mal de choses. Ce qui est d’ailleurs le cas pour la majorité d’entre nous, mais cela ne fait pas forcément de nos vies des romans en puissance. Et j’avoue ne m’être que très peu passionné par toutes ces histoires, sont le seul fil rouge tient peut-être (certainement) sur la photographie elle-même. Ainsi qu’un requiem polyphonique corse qui égrène les chapitres et dont ma mélomanie incertaine a fait un sort distant.
Alors c’est très bien écrit, pas de problème. Et on sent bien qu’il ne s’agit pas que d’une simple intention. Mais fallait-il s’attarder sur tous ces détails, ces digressions peu convaincantes (l’ex maîtresse du curé, le pote nationaliste secrètement amoureux d’Antonia, le mariage aux îles Coufoué… ?) Un court roman, recentré sur son principe actif (passerelle évidente et peu éclairée entre le nationalisme corse et les brigades serbes), m’aurait peut-être plus convaincu. Me voilà à défendre une littérature homéopathique !
Christophe
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