Aux forges de Vulcain
Ça y est : les extraterrestres envahissent la terre. Mais, surprise, il ne s’agit pas d’aliens verts aux yeux globuleux et aux tentacules effrayantes. Non. Juste des boules de poil polymorphes de la taille d’un gros ballon et d’une intelligence extraordinaire. Un peu comme le barbapapa noir, vous savez bien celui qui a des poils, mais en plus petit et vachement plus balèze. Leur but : s’amuser. Très bien. Sauf que ce qui les fait marrer, c’est de foutre un peu le bouzin dans des sphères où ça ne rigole pas souvent. Vu, par exemple, qu’ils vident les comptes en banque de grandes entreprises, entre autres joyeusetés, ils finissent par se faire pas mal d’ennemis.
Billy Morton, un sympathique pêcheur de Long Island, est vraiment dans le pétrin depuis que lui et sa famille ont accueilli Louie, l’une de ces joyeuses boules.
« Invasion », récit tragi-comique n’est pas qu’une simple farce. Derrière cette histoire truculente, le romancier Luke Rhinehart, célèbre auteur de « L’homme dé », en profite pour nous faire réfléchir sur le fonctionnement sociopolitique de nos démocraties occidentales. Ici, ce n’est pas de jouer sa vie aux dés qui va révolutionner (au sens propre) la société, mais bien une bande d’aliens rigolos. Un jeu au final dangereux pour eux comme pour les humains qui les soutiennent. On ne se fout pas impunément de la tronche des Etats-Unis, de leur armée et de leurs services secrets.
Même si ce n’est pas de la très grande littérature, « Invasion » est un vrai manuel de survie anar dans un monde absurde. Rhinehart poursuit après « L’homme dé » son prêche revigorant. J’en redemande.
Christophe
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