Librio
Ce n’était pas trop dans ses intentions à Michel Houellebecq de décoller pour Lanzarote. Mais une chose, une autre, la « gentille » hôtesse de l’agence de voyage réussit à lui refourguer les Canaries.
Sans enthousiasme particulier, donc, l’auteur y va. Et s’il y en a un qui ne va pas regretter son voyage, c’est le lecteur. Car le tourisme en général et les voyages organisés en particulier, vus par Houellebecq, c’est l’essence même du merdier qui suinte à chaque page. Et c’est sordide.
Sous ses faux airs de ne pas y toucher, à la Droopy, Michel Houellebecq trouve ici un angle supplémentaire et à la limite de la perfection pour nous rappeler – c’est sa quête – combien notre civilisation en phase terminale, avec ses fonctionnements absurdes et vains, se retrouve désormais bien à l’étroit sur notre toute petite planète devenue une sorte de Disneyland global pour classes moyennes blasées. Ce n’est plus la curiosité qui fait voyager, c’est devenu une routine supplémentaire, voire une obligation. D’ailleurs on ne voyage plus, il n’y a plus d’ailleurs, tout est fait pour recréer à cinq ou dix mille kilomètres de nos pavillons les standards et protocoles rassurants de notre quotidien.
Affreux.
Et joie intense à la lecture. Conseil pour les prochaines vacances : restez chez vous et lisez tout Houellebecq.
Christophe
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