ChROCUS #33 – J’AIME SOUCHON

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Alain Souchon

L’autre jour sur l’autoroute A89 vers Clermont-Ferrand, je m’écoute une petite playlist de Souchon au volant de ma Skoda.

Ouah.

Et je me rends compte que je ne connais pas ce qu’il a sorti depuis l’album « Au Ras Des Pâquerettes » et c’était ma foi il y a fort fort longtemps, au siècle dernier (1999), j’étais encore un grand crétin d’étudiant et j’écoutais déjà « la pauv’ souche ». Je ne pense pas avoir raté quoi que ce soit de primordial, mais n’empêche : ce type, je l’aime.

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« L’Été Meurtrier » de Jean Becker (1983)

« Ben pourquoi ? » allez-vous me demander.
« On te connaissait pas trop amateur de chanson française. »
Certes, il n’y a rien de plus vrai.
« Et encore moins de mecs, soit dit en passant. »
Oui, bon, mais c’est pas le sujet. Quand je dis que je l’aime, c’est comme un doudou, vous voyez ? Alain Souchon, il me rassure, il m’apaise. Il est comme mon pingouin de quand j’étais petit (Nestor, si vous voulez tout savoir) : il a toujours eu la même tronche. A sa naissance, je suis sûr qu’il avait déjà sa coupe de cheveux (qui ne va qu’à lui d’ailleurs ; Voulzy et Michel Berger ont aussi essayé et c’est raté, vraiment). Et puis mince, je sais pas, il y a un truc qui se passe : Souchon d’abord, c’est le brave « Pin Pon » dans « L’Été Meurtrier », aveuglé par la beauté fatale d’Adjani. Et puis, côté Music Hall, beaucoup de ses chansons sont des petits bijoux de tendresse véritable, de nostalgie un peu poisseuse, de gentillesse maternelle. Et surtout : de subtilité. Ah ! Les grands mots, tout de suite. Je vous assure que la subtilité est une des denrées les plus rares de notre époque. Mieux vaut encore chercher de l’or dans les mines de la Matheysine ou une marmotte sur l’île d’Oléron, on a plus de chance d’être récompensé. Et c’est là, voyez-vous, que je me dis : quelque part, ben, hum, ça m’étonne un peu que Souchon ait autant de succès en France (ça m’étonne beaucoup pour être tout à fait honnête).

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Adam Driver dans « Paterson » de Jim Jarmusch (2016)

En fait, et pour conclure parce que bon, ce n’est pas tant que j’aime Souchon que j’aimerais être Souchon. Ah ben tiens v’là aut’chose. Voyez, en allant me payer une toile l’autre soir avec le dernier Jim Jarmusch (« Paterson », on en recausera quand le DVD arrivera à la bibliothèque, promis) je me suis un peu pris une claque : ce type (« Paterson », suivez un peu), il incarne un état d’esprit qui me fascine, qui me rend un peu jaloux j’avoue : l’empathie, la gentillesse, l’écoute qu’il offre aux autres est une merveille de comportement. Même si sous son armure, car c’en est une, je vous fais pas un dessin, on sent qu’il encaisse, qu’il souffre. Paterson, c’est Souchon. Mais je crois (je suis certain) que ça irait un peu mieux s’il y avait beaucoup plus de gens comme eux. Genre tout un village, déjà, ce serait pas si mal. Un peu comme les Schtroumpfs. Mais sans le Schtroumpf grognon et sans le Schtroumpf à lunettes.

J’arrête.

Je vous laisse avec la plus belle chanson du monde, celle qui a tout compris et qui explique tout. Vraiment tout (Daech, Trump, le PSG et tout le reste de la joyeuse troupe). « Sous Les Jupes Des Filles ».

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Christophe

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