UNE MORT QUI EN VAUT LA PEINE – Donald Ray POLLOCK

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 ★★★★½ 

Albin Michel

1917, quelque part entre la Géorgie et l’Alabama, les frères Jewett vivent avec leur père, violent, obsédé par la religion. Quand ce dernier décède en travaillant dans les champs, les trois frères qui vivent dans une profonde misère depuis que leur mère est morte, décident de quitter la ferme et l’homme odieux qui les emploie (quasiment à titre gratuit) pour changer de vie.
C’est inspiré de Bloody Bill Bucket (héros d’un mauvais roman de gare raconté mille fois par Cane, le grand frère, à Cob, un peu attardé et à Chimney, le plus jeune) que le trio décide de cambrioler une banque, histoire d’avoir un peu d’argent pour leur nouvelle vie. Vous vous en doutez, tout ne se passera pas trop comme prévu…
En chemin, ils vont croiser une pléthore de personnages plus ou moins attachants et dangereux.
Mais entre le vieux couple qui accepte gentiment de les héberger, l’illuminé chargé de nettoyer les sanitaires des habitants de Meade, les red necks, les militaires, les putains, soit grosses, soit belles, en tout cas bien trop jeunes ou bien trop vieilles, leur mac, l’homme et son chapeau melon et j’en passe, les trois frères vont devoir se méfier d’autant plus que la police est à leurs trousses.

Pollock est fidèle à lui-même avec ce roman. C’est les deux pieds enfoncés dans la boue jusqu’aux chevilles (avant d’arriver assez rapidement aux genoux, je le reconnais) qu’on avance dans cette histoire aussi impitoyable que glauque. Une des forces de cet auteur est d’arriver à avoir de la sympathie, voire de la tendresse, pour certains de ses personnages alors que l’ensemble du roman est d’une noirceur sans nom. Et en plus, il a le talent de mêler de l’humour  (noir, certes, lui aussi, mais quand même !) à tout ça. Alors forcément, quand tout est écrit par un Pollock visiblement en pleine forme, ça donne un livre extra de la première à la dernière page… pour un peu que vous ne vous soyez pas noyé dans la boue !
Lisez aussi l’excellent « Le diable, tout le temps ». Plus contemporain dans l’époque mais tout aussi crasseux.

Karine
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