Simon Axler fut un très grand acteur. Un des plus grands. Mais ses dernières apparussions sur les planches furent ratées… et passés les doutes, sa certitude : il est fini. Pour le jeu, pour la vie. Soixante-cinq ans, déprime profonde, maison de « repos »… interné, quoi. A sa sortie il rencontre Pegee dont il connaît surtout les parents qui furent ses amis. Une génération d’écart, oui, mais la même reconstruction pour ces deux cabossés. Bref, ils s’aiment.
Il n’y a pas à juger.
Il n’y a pas à juger ?
Vous pensez bien : quelle sera l’opinion des parents à votre avis ?
Des parents !? Mais leur fille a plus de quarante ans !
Rien n’y fera. Si la passion érotique est la seule solution pour Simon, elle est surtout une illusion tapie, patiente, jusqu’à…
Chez Philip Roth, on n’est pas là pour rigoler. La société, le regard des autres, auront raison de cette histoire, bien entendu. Que restera-t-il à Simon ? La rage contre tout : l’impuissance vis-à-vis d’elle, la colère, immense, contre les autres, et le désespoir contre lui-même, désillusionné. Et ça, la désillusion ça fait très mal.
« Notre époque est un enfer de débilité« . C’est de Roth. Alors, il décline depuis toujours mais de plus en plus amer ces dernières années. Après Un homme et Exit le fantôme… Philip Roth clôt (involontairement) une trilogie sur la vieillesse masculine et son horreur : l’impossibilité voire l’interdiction d’aimer et de faire l’amour à une femme.
Même si le sujet de ce roman est pour une fois explicite, je lui ai cependant préféré les deux cités plus haut, moins directs mais malgré tout plus complets et plus subtils. Moins rapides peut-être.
Un auteur au dessus des autres.
Christophe
retour à la liste de conseils romans
