UNDERWORLD USA – James ELLROY

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 ★★★★★ 

Rivages

Si vous n’avez jamais lu de James Ellroy, allez-y doucement… au risque de vous brûler les ailes assez rapidement. Sachez que cet auteur est réputé pour ses histoires noirissimes et multiples, son style au couteau, que dis-je à la hache, à la sulfateuse, bref : un auteur difficile. Mais si vous avez déjà été jusqu’au bout d’un de ses pavés (Le Dahlia noir, L.A. Confidential, American Tabloid…) vous savez que c’est une lecture unique qui ne laisse pas indemne, mais sacrément satisfait. Le genre de satisfaction que vous avez quand vous vous attaquez à quelque chose qui vous taraude depuis longtemps mais qui nécessite effort, endurance. Abnégation ? presque… mais PLAISIR (quand même) !

On ne peut résumer Underworld USA. Des histoires, dans ces 850 pages énormes et cette centaine de chapitres, il y en a combien ? une dizaine ? une quinzaine ? Au bas mot. Tout se passe entre 1964 et 1972, les années Nixon, entre les Etats-Unis, Cuba et St Domingue, entre la « Grande histoire », ses personnages connus (Hoover, Howard Hugues, Nixon…), et la « petite » et ses dessous de table, ses combines mafieuses qui relient une petite dizaine de protagonistes principaux dont Dwight Holly, tiraillé entre son job au FBI et son amour pour Karen, aux idées politiques radicalement opposées ; Wayne Tedrow le parricide chimiste drogué qui va faire sa place dans les basses œuvres de tous (Howard Hugues, mafia, FBI) avant de jouer sa propre carte là où on l’attendait pas (lui aussi grâce à l’amour d’une militante noire) ; Don Crutchfield, alias « trouduc », dont personne ne se méfie et qui comprend tout et qui survivra à tous ; Joan Rosen Klein, l’intransigeante « reine rouge » qui les fascine tous ; et tant d’autres…

Essayez la lecture de ce « monstre » en été, en vacances, quand vous aurez moins sommeil le soir, donnez-lui sa chance, ne vous laissez pas avoir par la violence, mais laissez-vous rire nerveusement, laissez-vous griser par la rédemption de tous ces salopards, laissez-vous envahir par, au final, une émotion de tout premier ordre. Un des meilleurs livres qui m’aient été donnés de lire. Une pure merveille.

A noter : Underworld USA est le 3ème volet de la trilogie commencée avec American Tabloid et American Death Trip, tous deux disponibles à la bibliothèque.
Ces trois romans peuvent être lus séparément.

Christophe
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