Avec : Joaquin Phoenix, Emma Stone
C’est l’effervescence dans la petite université de Newport : on annonce l’arrivée imminente du professeur de philosophie Abe Lucas (Joaquin Phoenix), lui et tout son bagage romantique : dépressif, incisif, cassé de la vie mais hyper charismatique. Enseignantes et étudiantes en frémissent d’impatience. Le résultat va dépasser leur troublante attente. Notamment pour la jeune Jill, qui va remettre son traintrain amoureux en question en séduisant son prof, d’abord rétif et bourru puis plus… « positif », on va dire. Mais un évènement d’apparence anodine va faire dérailler ce qui promettait d’être une bien belle histoire ma foi. Chouette car c’est là qu’on attend Woody Allen.
Avec cette fable amorale, il essaie de nous refaire le coup de « Match Point ». A la seule différence que « L’homme irrationnel » ne tient pas la distance. Et ce malgré la perf de Joaquin Phoenix, une fois de plus parfait, ni la grâce juvénile d’une Emma Stone qui enchaîne son second Woody Allen (après « Magic in the moonlight »). Depuis 2003, le réalisateur octogénaire pond grosso modo un film par an et force est de constater qu’il s’essouffle un peu depuis quelques opus. Sur un format d’1h30, « L’homme irrationnel » n’est malheureusement pas du tout assez creusé à mon goût. Ajoutez à cela une bande son jazzy insupportable, convenue et répétitive, on est loin du compte de ce qu’on pourrait attendre d’une œuvre complexe et aboutie. C’est dommage, mais comprenez-moi bien : on passe un bon moment, les deux acteurs principaux y étant pour beaucoup. Mais il n’y a vraiment pas de quoi crier au génie comme ça se fait ici ou là à chaque sortie d’un film de Woody Allen (Télérama, suivez mon regard).
Christophe