Agone
Popier est son nom, sa fonction : gratte-papier… à la fonction simple mais non sans conséquences : enregistrer les condamnations à la guillotine pendant la Terreur ; transformant du même coup le papier de la sentence en acte de décès. Quelle responsabilité ! C’est du moins ce qu’il découvre le jour où il décide de manger un de ces petits papiers sales pleins d’encre, graciant du même coup l’accusée en question. Les difficultés ne s’arrêteront pas là : il se découvre désormais (à juste titre) le droit de vie ou de mort…
Il faut donc que ce soit un auteur du Monténégro pour nous exposer les ignominies de notre Histoire. On découvre dans ce (tout) petit roman que la Terreur fut une période qui n’avait rien à envier aux pires totalitarismes du XXème siècle. Les accusations illustrées dans cette histoire (qu’on imagine malheureusement vraies) sont le plus souvent consternantes. Petit bijou d’ironie, ce texte est d’une force formidable, très bien écrit et très bien amené. Le destin de Jean-Louis Popier est un vrai conte philosophique comme les grands auteurs des Lumières ont pu en faire. Que leurs idées aient pu inspirer de pareils illuminés dangereux reste un mystère.
Christophe
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