Avec : Bruno Podalydès, Agnès Jaoui, Vimala Pons
Michel, la cinquantaine (tous les Michel doivent avoir la cinquantaine d’ailleurs, bref) est informaticien. Ca ronronne un peu, vous voyez le tableau ? Allons, je suis sûr que oui. Mais l’avantage avec Michel – enfin celui qui nous concerne, pas tous les Michel – c’est qu’il rêvasse quand même. Il rêve même. D’avions, de fuselages, de s’envoyer en l’air. Littéralement, on se comprend. Et ça c’est vraiment important. Alors, à défaut de planeur, Michel va s’acheter un kayak. Il n’en a jamais fait, mais pour lui, c’est évident que c’est le symbole de la liberté (oui comme dans la chanson de Tom Sawyer pour ceux qui la connaissent).
Une comédie de Bruno Podalydès, sans y prendre garde, ça ressemble à beaucoup d’autres. Sauf que non. Car il y a un ton, un regard à la fois très poétique mais aussi cinglant sur nos envies d’ailleurs, nos souhaits, nos fantasmes plutôt (regardez « Liberté Oléron »). Et par bonheur on retrouve tout ça dans « Comme un avion ». Si Michel taquine du bout des doigts cette liberté liberté chérie (comme dans la chanson de Rouget de Lisle pour ceux qui la connaissent), ce ne sera pas tant dans sa barque technologique et ses accessoires du Vieux Campeur pour citadin en mal de lycra moulant, non ce sera plutôt dans des rencontres fortes et bancales, séduisantes mais aussi blessantes. Bref, dans un peu plus d’amour que d’ordinaire (comme dans la chanson de Cabrel pour ceux qui la connaissent).
Et cerise sur le cassoulet, Bruno Podalydès s’est offert à lui-même le premier rôle. Et c’est un acteur également formidable, malheureusement éclipsé par la notoriété du frangin (Denis) dans la partie.
Christophe