Port-au-Prince. Janvier 2010.
Lucine arrive de Jacmel pour annoncer un décès. Elle retrouve la ville qu’elle a tant aimée alors qu’elle était une étudiante révoltée et se met en tête de ne plus la quitter.
Matrak, un vieil homme, se planque dans son taxi pour tenter d’oublier son passé de tortionnaire.
Saul, issu d’une famille aisée, a tout quitté pour aider les pauvres des bidonvilles.
Tess, tenancier d’un ancien bordel, est toujours très entouré par une bande d’amis joyeux.
Le décor est planté. Jusqu’à ce 12 janvier 2010.
Alors que la Terre s’est violemment mise à trembler, l’existence de chaque personne est remise en question. L’entraide et la solidarité envahissent alors une ville dans laquelle tout devient très difficile.
Laurent Gaudé sait écrire, ça ne fait aucun doute. Ses personnages sont intéressants, attachants pour certains, l’ambiance de Port-au-Prince à l’arrivée de Lucine est particulièrement réussie, les croyances créoles plutôt bien décrites. Jusque là, tout va bien me direz-vous. Ce livre a de quoi plaire.
Sauf que…
Si vous connaissez déjà cet auteur, vous risquez d’être un tantinet agacé. Je m’explique : ayant lu et beaucoup apprécié « Ouragan », j’attaque « Danser les ombres » avec envie. Jusqu’à ce que je me rende compte que la structure du récit est exactement la même que dans « Ouragan » : une galerie de personnages puis une catastrophe puis la vie après la catastrophe. Bon OK.
C’est tellement dommage d’avoir la capacité d’écrire correctement et de ne pas prendre le temps de mettre un peu d’originalité que ça m’a mise en colère. J’ai fini le livre en m’ennuyant et je n’aime pas ça.
Laurent Gaudé devient un de ces auteurs très prolifiques (1 livre par an en moyenne). Dommage que ce soit aux dépens de récit. Trouver l’inspiration, surprendre son lectorat, c’est ce qu’on est en droit d’attendre. Et c’est ce que je n’ai pas trouvé.
