PROFESSION DU PÈRE – Sorj CHALANDON

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 ★★★☆☆ 

Grasset

Comment Emile Choulans, en 1961, un enfant d’une petite dizaine d’années peut-il se construite auprès d’une mère soumise et silencieuse et d’un père totalement mytho ? Mais attention, pas du mytho à la petite semaine, du genre qui enjolive un peu deux trois conquêtes féminines ou souvenirs de conscrit, non non… un beau spécimen, un sacré taré se voyant aux premières loges de la révolution OAS, tantôt intime et fidèle conseiller du Général de Gaulle, tantôt conspirateur et instigateur de son assassinat pour venger et sauver l’Algérie française, puis compagnon de la chanson, agent du FBI, etc. etc.

Il serait le sympathique bouffon d’une époque s’il n’était pas aussi saisissant et effroyable dans son attitude auprès de son fils, à qui il impose, souvent par la violence, toutes ses salades nauséabondes… à l’ombre du silence de la mère, personnage que j’ai trouvé vraiment capital, espèce de miroir sans tain sur la vie de ce binôme père/fils totalement fou.

Un roman construit en trois parties. Celle centrale à propos du transfert que pratique le petit Emile sur un de ses camarades m’a paru la moins captivante. Par contre, sur les cent dernières pages, vraiment émouvantes, quand Emile, adulte, père de famille, doit « tuer le père » (c’est une image, Sigmund, pas un spoiler !), Sorj Chalandon réussit une fois encore à gagner toute mon admiration.

De l’Irlande (« Mon traitre ») au Liban (« Le quatrième mur ») en passant par le roi des mythomanes, Sorj Chalandon est un romancier curieux sur notre monde, original, vraiment essentiel aujourd’hui.

Christophe
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