Avec : Guillaume Gallienne
Il y a un malentendu certain qui semble exister entre le jeune Guillaume et les autres. Pour ces derniers, maman comprise : le petit Guillaume qui n’aime pas le sport, qui est plus maniéré que la Reine d’Angleterre, a des orientations sexuelles qui semblent l’éloigner de ce que doit être un garçon, un vrai afin de devenir un homme, un vrai (tous les passages sur le sport sont assez savoureux, je reconnais). Pourquoi ce malentendu ? Disons que ses relations avec maman ne sont pas tout à fait clarifiées non plus. Il veut lui ressembler, il a sa voix, et elle, derrière ses airs bourrus, a l’air de trouver bien à son compte le fait d’avoir… une fille. Ça n’aide pas je suis d’accord.
Le petit Guillaume en perd son latin.
Mouais. En voilà un film audacieux sur un sujet bien sensible – la recherche de son identité sexuelle. J’ai cependant quelques réserves. Guillaume Gallienne y va malheureusement pas mal au marteau piqueur, tant sur le côté psy de bazar (c’est la faute à maman) que sur la morale finale qu’il ne peut éviter d’imposer (rassurez-vous, il n’est pas homo ! ouf on respire) au spectateur visiblement et massivement ravi de ce happy end (5 oscars).
En ces temps bien obscurs qui nous imposent des cohortes de rétrogrades passéistes sur des sujets qui ne les concernent pourtant pas (mariage gay, adoption, etc.) on aimerait trouver des discours plus audacieux et rentre dedans que cette meringue pas finaude. Tous les personnages secondaires sont inexistants et rapidement expédiés (à l’exception peut-être de la mère, par ailleurs très bien campée par… Guillaume Gallienne). N’est pas Dolan qui veut (voyez plutôt « Tom à la ferme »).
Christophe
