Série – 4 épisodes
Avec : Alan Delhaye, Lucy Caron, Bernard Pruvost, Philippe Jore
Dans le Boulonnais aujourd’hui, une série de meurtres aussi gores qu’improbables, perturbe le quotidien d’un petit village côtier. La gendarmerie nationale confie à ses grands limiers que sont le commandant Van Der Weyden et son adjoint Rudy Carpentier le soin de mener l’enquête. « P’tit Quinquin », sa copine Eve et leur bande de potes suivent ça de très près.
Bruno Dumont fait tout, à travers cette mini-série, pour sabrer tous les repères logiques du spectateur. Si l’on s’attend à une trame policière, on va vite être ahuris devant la folie de Van der Weyden, à la fois gendarme et guignol parkinsonien ; si l’on veut de la comédie, le « cœur du mal » – gosses racistes et méchants, paysans abrutis, assassin(s) complètement malsain(s), voisins tarés – va nous plonger, là aussi très rapidement, dans une certaine angoisse cauchemardesque de l’humanité, celle où personne n’est rassurant ; enfin, comme beaucoup l’ont certainement espéré, si l’on en veut pour « son argent » de critique virulente, sociale et politique, on va être servis par cette galerie de héros populaires d’aujourd’hui plus proches du Front National que de la lutte de classes.
Et pour rien ne vous cacher, c’est précisément tout ça qui m’a fait adorer cet OVNI monstrueux qu’est « P’tit Quinquin », un voyage absurde et sidérant, mais aussi souvent hilarant et même parfois émouvant.
Le tableau – dressé au milieu de ces magnifiques paysages du nord de la France (photo magnifique) – est celui d’une communauté atomisée, faite d’enfants intolérants, d’adultes pathétiques, dépassés et violents et de laideur générale et institutionnalisée.
A vos risques et périls
Christophe
