Avec Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
D’après la pièce « Venus in furs » de David IVES
Petit théâtre parisien. Thomas, metteur en scène, a auditionné pour son adaptation du roman de Sacher-Masoch « La Vénus à la fourrure » une pléthore d’actrices toutes aussi mauvaises et ineptes les unes que les autres. Débarque, très à la bourre, Vanda (qui a le même prénom que l’héroïne du texte), délurée, le chewing-gum aussi discret que tout le reste de la panoplie. Thomas veut la congédier aussi sec, elle se montre plus persuasive que lui et, sans qu’il ne sache vraiment comment, les voilà tous les deux sur scène pour son audition.
Petit à petit, comme elle se montre étonnamment à la hauteur, à la fois impliquée et réfléchie, cette audition va se muer en une répétition si passionnée que les frontières entre les acteurs et leurs personnages de ce texte, qui a marqué les fondements du masochisme, vont devenir très très ténues. Et Polanski, en orfèvre de la mise en scène, va réussir, dans ce huis clos à l’atmosphère de plus en plus inquiétante, à faire basculer le jeu de pouvoir entre les deux protagonistes.
Si Mathieu Amalric est très bon en metteur en scène sûr de son jugement, de son savoir et de son pouvoir, Emmanuelle Seigner est réellement passionnante à regarder jouer une Vanda qui joue… la Vanda autrichienne du XIXème siècle. Bientôt quinqua, elle incarne cette ado fofolle qui cache très bien son jeu à perfection.
Un film formidable, féministe… en diable.
Christophe