Robert Laffont
Revoilà Clay vingt-cinq après Moins que zéro, le premier roman de B.E. Ellis. L’ado riche, drogué, beau gosse, apathique, perturbé et passif est devenu un célèbre scénariste à Hollywood. Blair, Julian, Trent et tous les autres : toute la clique est encore là. Drogue, influences puériles, malhonnêteté, petits jeux dangereux, sexe, sexe, sexe… leur vie n’a finalement pas changé.
S’il ne se passait quasiment rien dans Moins que zéro (une succession terrifiante de faits de vie absurdes et nauséabonds qui faisaient la force terrible de ce premier roman), il y a bien une intrigue dans Suite(s) Impériale(s). Clay va vouloir mettre Rain, une jeune et superbe « actrice », sous sa coupe… échanges de bons procédés : promesse de contrat dans son film contre un peu d’amour… ça ne marche bien évidemment pas, et on se rend vite compte qui tient l’autre en laisse. Amoureux, blessé, humilié, apeuré, le pauvre Clay va se révéler de manière abominable.
Deux volumes qui n’en font au final qu’un seul. Cette « suite impériale » est logique et conclut magistralement cette peinture unique d’une société richissime qui s’ennuie terriblement, une société immonde. La nôtre à son paroxysme. Un auteur et des romans formidables mais très très tristes.
Christophe
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