Éditions de Minuit
On appréciait déjà l’écriture d’Echenoz (lisez le subtil Au piano). Son dernier roman nous fait beaucoup penser à l’excellent Colosse d’Argile de Philippe Fusaro (en moins dur) : la vie d’un grand sportif prise dans les exigences absurdes (et dangereuses) de dictatures. Si le boxeur Primo Carnera avait affaire au pouvoir fasciste italien, ici nous côtoyons le rapide et grimaçant Zatopek. Des débuts sous l’occupation nazie de la Tchécoslovaquie, une apogée sous le communisme. Il suivra un temps (au moins officiellement) les desideratas du régime (refus de participer à des meetings dans des pays jugés pas assez idéologiquement « frères ») jusqu’au Printemps de Prague où tous les Tchèques aspireront légitimement à plus de liberté.
Il est des noms qui marquent l’inconscient collectif de manière indélébile. Zatopek en fait partie. Mais au final, qui le connaît ? Suivons Echenoz qui opte pour l’option roman (donc fictive !) pour nous en faire connaître quelques facettes. Ne pas chercher donc à démêler le vrai du faux… Du coup, un seul petit défaut : son Zatopek ne serait-il pas un poil trop gentil et parfait ?
Christophe
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