Jasper, à la mort de son père Martin, fait le bilan. Comment a-t-il pu ne serait-ce qu’exister au contact de ce fou-furieux philosophe et misanthrope ? Quand on est à la fois le fils d’un cinglé génial et le neveu d’un hors-la-loi (Terry, frère de Martin) adulé des foules, comment se construit-on ? Comment peut-on échapper à l’atavisme psychopathique familial ?!
Jasper va nous raconter tout ça entre rejet total, humour, cynisme et recherche continuelle de SENS ! On le ferait à moins mais c’est un projet… très ambitieux.
Roman carrément inracontable, « Une partie de tout » porte à merveille son nom tellement il est foisonnant. De changement de narrateurs en épopées modernes saisissantes, joutes verbales magnifiques ou autres projets invraisemblables, Steve Toltz use sans abuser dans son premier roman (!) de tout son talent et son imagination pour embarquer le lecteur dans une course incroyablement folle. Et vous aurez entre les mains un roman qui tient tout autant du polar, du thriller, du conte, de la quête philosophique que de l’Odyssée. Ce qui vous fera frôler la camisole… je ne sais pas vous, mais moi, c’est pour ce genre de risques que je lis des livres.
Ceci dit, je pense que c’est peut-être le genre de livres qui, soit exaspère, soit enchante totalement. Car c’est le grand roman sur la misanthropie : son cynisme vain et sa lucidité perspicace. Les deux font mal. Et dites-vous bien qu’il n’y a pas de frime chez Steve Toltz. Mais un talent tout simplement ahurissant.
Christophe
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