1 volume – série en cours
Seconde Guerre Mondiale : la France et l’Allemagne remettent ça. René Tardi, s’engage dans les blindés dans « la plus grande armée du monde ». Après la période latente de « la drôle de guerre », l’affaire est bouclée en quelques semaines : l’armée allemande balaie tout sur son passage. René Tardi est alors envoyé comme prisonnier de guerre en Allemagne au Stalag IIB. Cette expérience va le transformer.
Tardi voulait, en adaptant les carnets de son père, comprendre la colère de cet homme. Lui qui a connu comme tous ses camarades, l’enfer des conditions de détentions puis un assourdissant mépris qu’il soit de l’État Français vichyste, des anciens de 14-18 ou de la France libre. Côté héros, il y aura les Déportés et les Résistants. Aucune place dans la mémoire collective pour ces combattants qui ont été vaincus en quelques jours et qui n’auront finalement passé que quatre ou cinq ans de « vacances » en Allemagne.
Ce travail de mémoire à la fois historique et familial est formidablement traité par Tardi. Il s’introduit dans sa BD en gamin acerbe, ironique, renvoyant son père devant ses contradictions, puis finalement compréhensif. Une astuce scénaristique risquée et parfaitement réussie. Jusque dans les non-dits, qui resteront à jamais sans réponse.
Au final, celui dont on a adoré le travail magnifique et virulemment antimilitariste sur la « Guerre de 14 », revient avec ce premier tome d’une exceptionnelle qualité. Il faudra se rappeler que, dans la foulée en 2012, Jacques Tardi refusait la Légion d’Honneur qu’on lui proposait. Tardi est un auteur de talent ET un homme de conviction. Quelqu’un d’honnête. Ce livre l’illustre une nouvelle fois avec perfection.
