Années 50, Franck et April, s’installent à Revolutionnary Road, quartier pavillonnaire comme il en fleurit partout pour cette classe moyenne américaine qui veut et qui va conquérir le monde. Un quartier où les voisins sont gentils, propres et envahissants. Franck a une situation intéressante, il est beau et amoureux. Elle, attend à la maison le retour de son homme, elle s’occupe très bien de ses beaux enfants. Elle est belle et amoureuse. Et ils sont très intelligents, persuadés qu’ils sont au dessus des autres, qu’ils ne se feront pas avoir par cette vie routinière. Le projet est sur les rails : partir pour l’Europe, tout laisser tomber. Mais vient une promotion au travail de Franck. Le doute s’insinue en lui. A quoi bon ? C’est le début du combat, de deux visions, de deux… folies.
Si vous avez déjà vu Les noces rebelles film de Sam Mendes adapté de ce roman de Yates, vous en savez déjà beaucoup tant Di Caprio et Kate Winslet, le couple pourtant bien nunuche de Titanic, électrisait littéralement cette histoire. N’hésitez cependant pas à lire le roman. Qui est largement du même acabit, c’est dire. Richard Yates insiste peut-être plus sur la psychologie de Franck, véritable malade narcissique et imbu de lui-même sous des atours avenants et hyper sociables.
C’est à la fois l’histoire particulière d’une autodestruction et celle en général, que l’on veuille ou non, du couple américain (occidental) middle class (plus que de la famille, ici les enfants n’ont pas beaucoup d’importance). Ou quand les concessions et les non-dits ne sont plus suffisants face à la frustration (légitime ? fantasmée ?) d’une autre vie. C’est l’histoire de nos faux-semblants.
Le seul qui voit clair dans le jeu du couple, c’est le fils de leur couple d’amis. Celui qui est présenté comme fou et qu’on introduit dans les dîners avec gêne et condescendance. Et qui reste demeure le personnage le plus lucide de cet asile.
Roman dérangeant, donc totalement réussi.
Christophe
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