Delcourt
A Seattle, une maladie extrêmement contagieuse (sexe, salive) touche uniquement les adolescents. Les conséquences physiques peuvent être très variables selon les individus : de la simple petite malformation à une transformation monstrueuse quasi-totale.
BD fantastique ? Une de plus ? Non, BlackHole n’est rien de moins qu’un des chefs d’oeuvre de la BD américaine. Tout y est formidable : le dessin d’une noirceur totale, au propre comme au figuré, l’ambiance terriblement pesante (ces ados en roue libre totale, livrés à eux-mêmes, à leurs différences, à leurs vies minables de petits drogués égocentriques ou de parias monstrueux complètement oubliés, méprisés) et enfin un scénario incroyablement bien mené qui entraîne le lecteur, pieds attachés à un bloc de béton, dans une chute inéxorable. Une fois les premières pages abordées, on est piégés : où Charles Burns veut-il nous mener? Tout cela ne serait-il qu’un simple miroir, un « monstrueux » reflet de nos propres psychoses, nos propres égoïsmes ?
Unique. Formidable et incomparable. A essayer, non sans risque.