Avec : Fares Fares, Mohamed Yousry, Hichem Yacoubi
Le Caire, 2011. Une chanteuse est retrouvée égorgée dans un hôtel de luxe. Noureddine, inspecteur très limite doit s’occuper de l’affaire. Ou plutôt de l’étouffer. Un suicide conviendrait à tout le monde. Sauf que, plus notre ami creuse, plus l’entourage de Moubarak semble compromis. Noureddine se retrouve face à des choix dangereux.
Avec cette trame hyper classique de film noir, où le flic corrompu joue le rôle du chien dans le jeu de quille, « Le Caire Confidentiel » touche frontalement le spectateur par son absence de compromis. A l’image d’une société égyptienne à l’aube de son printemps arabe, cette histoire est aride, ses personnages ambigus. La rédemption de Noureddine y est tardive et douloureuse (Fares Fares est parfait).
Le film, dont le titre français « Le Caire Condientiel » fait malheureusement une référence appuyée, lourdingue et inutile à James Ellroy (titre original : « The Nile Hilton Incident »), n’aborde que de manière périphérique les prémisses de la révolution égyptienne. Nous avons bien affaire à un grand film noir, où le propos politique devient finalement plus percutant et profond que si Tarik Saleh, le réalisateur, s’était attelé, comme cela se fait trop souvent, à une leçon manichéenne et naturaliste de son pays en effervescence.
Christophe