Il y avait Vian d’un côté, et Vernon Sullivan de l’autre ; d’un côté l’écrivain amoureux de jazz, très poétique, farfelu et excentrique ; de l’autre, la face sombre du même personnage, une écriture violente, sexuelle (qu’on jugea pornographique… J’irai cracher… a été interdit en 1949) et surtout antiraciste. Vian se présentait à l’époque comme le traducteur de V. Sullivan avant que l’on apprenne que c’était le même et unique auteur.
Ce livre est la plus parfaite représentation de la veine Sullivan. Âmes sensibles s’abstenir. C’est du crû, c’est du brut, mais c’est intelligent, finalement très finement mené, donc : c’est efficace.
L’histoire se passe dans le sud des États-Unis. Lee, de sang noir et de peau très claire (on le prend pour un Blanc) va vouloir venger la mort de son petit frère (le Môme) assassiné pour avoir aimé une Blanche. Plutôt beau mec, il va attirer dans son piège deux jolies sœurs de très bonne famille, riches, blanches et… racistes.
200 pages très courtes, très rapides, pas le temps de souffler, l’issue ne fait aucun doute. Un livre sur l’incommunicabilité, sur la vengeance comme seule alternative, une histoire très très pessimiste donc.
Christophe
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