13ème note
Mark Safranko, en avant propos, loue la qualité française de l’écriture et des arts en général. On pourra lui retourner que les Etats-Unis n’ont rien à nous envier, bien au contraire, question talent, imagination et surtout : force et puissance de la narration. Ne citons qu’entre autres Bret Easton Ellis, Jim Harrison, Philip Roth, James Sallis… bref.
L’auteur a voulu par ce roman offrir le pendant US du bouquin de Philippe Djian 37°2 le matin. Et c’est vrai qu’on ne peut que penser à Betty et Zorg (immortalisés par Béatrice Dalle et J.-H. Anglade dans l’adaptation de J.-J. Beinex) en lisant le parcours chaotique d’Olivia qui tient Max, auteur à l’inspiration longtemps au point mort, KO debout. KO d’amour, de sexe et de folie pure. Longue succession de passion et de haines réciproques. Max veut s’envoler mais Olivia qui coule, attachée comme un poids mort, l’entraîne inexorablement.
Max -c’est humain ! – ne peut sortir de sa subjectivité désabusée envers Olivia… l’amour est aveugle et peut être excessivement dangereux et fou. En attendant, on ne peut pas leur reprocher de ne pas vivre, mais bon…
On retrouve du Hubert Selby Jr (lire Le saule ou Waiting period) ou encore du Ellis (Lunar Park) dans le style et… le désenchantement. Le titre original est Hating Olivia (Haïr Olivia)… une fois de plus beaucoup plus adapté que ce que les traducteurs nous proposent.
Christophe
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