Le sujet : l’enfance du petit Adi, plus communément appelé Adolf Hitler. Le narrateur, officier SS, est en fait, on l’apprend très vite, un Démon. Au sens propre : un sbire du Diable, ni plus ni moins. Nous en saurons autant sur l’enfance supposée d’Adolf Hitler que sur les desideratas du Diable et de la concurrence : Dieu et les Anges. Chaque camp s’opposant sur certains individus, plus ou moins prometteurs, plus ou moins efficaces. Le petit Adi est très prometteur.
Notre ami démon nous peint alors l’enfance et les origines familiales d’Adolf. D’emblée le postulat est glauque : son père et sa mère seraient très probablement déjà père et fille. L’inceste, l’adultère systématique de ce père, fonctionnaire des douanes de l’Empire Austro-hongrois, arriviste citadin et petit-bourgeois qui se plait à la retraite d’installer toute sa petite famille à la campagne pour assouvir une nouvelle lubie : l’apiculture.
Tout semble sale, veule, voué à l’échec : une mère qui le craint, des frères, des soeurs, des demi-frères, des demi-soeurs, certains survivent, d’autres non (plus ou mois aidé pour le petit frère), un chien (a)battu, des abeilles qui piquent, une hygiène intime plus que limite… Et le petit Adi se « construit » avec tout ça…
Norman Mailer vient de mourir. Il avait pour projet de nous décrire la vie entière d’Adolf Hitler. Il s’arrêtera donc là. L’idée en elle-même n’en pâtira pas. De toutes manières, c’est le genre de romans qui aura ses partisans et détracteurs. Il est difficile d’être neutre tant vis-à-vis du sujet que de la manière très originale de l’aborder. Ce n’est pas un vieux romancier comme N. Mailer qui devait beaucoup se préoccuper de plaire ou non. Le résultat est déroutant, donc intéressant. Chacun jugera;
Christophe
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