Avec : Vincent Lacoste, Charlotte Gainsbourg, Didier Bourdon, Noémie Lvovsky
La République Démocratique de Bubune, dictature qui nous en rappelle bien des autres guère plus débiles, le roi, le chef, celui qui porte la culotte, c’est la femme. Les hommes ? Ils restent à la maison, s’occupent des gosses, font à manger, pensent bien à obéir et sont habillés d’une « voilerie » qui n’est pas sans évoquer la sinistre burqa. Et au beau milieu de toute cette parade grotesque, si elle n’était pas si effrayante, c’est Walt Disney qui s’en mêle et voilà le Bal de la Grande Bubunerie, où dans un genre de grand speed-dating à la mode talibano-nord-coréenne, tous les jeunes hommes sont invités à gagner le gros lot : être choisi pour épouser « la Colonelle » (Charlotte Gainsbourg, glaciale et presque séduisante). Jacky (Vincent Lacoste, ex-beau gosse), très amoureux de la Colonelle (terrible première scène, cachez les enfants !), que rien ne prédispose à décrocher la queue du mickey, va, of course, se révéler bien fin stratège. Enfin, pour un homme j’entends.
Chez le très inspiré Riad Sattouf, tant dans ses BD (« Pascal Brutal », « La Vie secrète des jeunes ») que maintenant au cinéma (« Les Beaux Gosses »), le pathétique côtoie toujours une certaine horreur. Le tout ici au beau milieu d’un conte de fée où Cendrillon a du poil au menton et une Burqa et le prince charmant est une colonelle crypto fasciste. Et on se demande toujours si ce que l’on voit est plus effrayant qu’hilarant, ou l’inverse.
A noter quelques seconds rôles assez terribles (Noémie Lvovsky qui campe une mère très stalinienne dans le style, Anémone en Générale de tout ce bazar, Valérie Bonneton hilarante en « chérife » très cuir, Michel Hazanavicius en révolutionnaire, ou encore un Didier Bourdon redécouvert à son meilleur.)
Une comédie française hors des clous, très politique, couillonne à souhait, satirique, mais surtout : carrément drôle, Ô Mon Beau Chevalin !
Christophe