P.O.L
Martin est SDF. Il tremble de partout. Il est inquiétant. C’est, comme on dit, une sacrée grande gueule. Il décide un beau jour de squatter le hall d’un immeuble. Commence alors une lutte entre ses invectives systématiques, sa saleté, sa grossièreté et les habitants de l’immeuble, qu’ils soient locataires, propriétaires, personnes âgées, seuls, jeunes, en couple, ado ou handicapés. Si chacun réagit à sa manière face à cet « imprévu » (qui semble durer), tous sont d’accord pour reconnaitre que les manières de Martin (et Martine qui débarque aussi !) sont très inconvenantes et déplacées et que le confort et la tranquillité attendues ne doivent pas être remises en question sous prétexte d’empathie et de solidarité envers les plus démunis.
Le temps passant, une sorte d’habitus général face à Martin semble se tisser naturellement entre empathie, colère et ignorance.
Petit brûlot ironique du très subtil Mathieu Lindon sur nous, nos comportements face à la misère, notre gène, notre mauvaise conscience et notre peur face à l’inconnu. On veut bien être gentils, mais bon quand même, la vie étant ce qu’elle est, la préservation de notre peu de confort et de vie privée reste, et ça se défend, une priorité quotidienne. Martin et sa faconde sont une épreuve pour tous les habitants de l’immeuble qu’il squatte. Oui, les « hommes tremblent ». Et ça ne devrait pas s’arranger.
Christophe
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