C’est l’histoire d’une petite fille adoptée après avoir été abandonnée dans un marais et laissée pour morte par sa mère de sang. Un traumatisme qui ne l’empêchera pas de devenir la première femme présidente d’une université prestigieuse aux États-Unis. Tenir ce rôle ne se fera pas sans mal dans l’Amérique réactionnaire et va-t-en-guerre de George W. Bush. Un jeune étudiant très conservateur, passé à tabac, lui compliquera d’ailleurs très nettement la tâche…
Joyce Carol Oates est désormais un monument de la littérature contemporaine. Mais cette histoire de petite fille adoptée qui se construit une place au soleil compliquée à défendre, elle nous l’a déjà racontée avec le monumental « Blonde » d’après la vie de Marilyn Monroe.
Ici c’est plus décousu, voire parfois dispensable. Sauf quand l’auteur nous plonge dans les fantasmes, les angoisses de son héroïne cernée par une paranoïa qu’on imagine très bien ! Des passages où le lecteur ne sait plus s’il est dans la réalité ou dans la confusion totale de Mudwoman.
Et ce, jusqu’à la fin. Et c’est ce qui fait la force de ce livre (et le sauve, soyons clairs). Cette couche refoulée et non dite, qui nous laisse épuisés et perdus. Une peinture complexe et juste. Mais (très) nettement en dessous des chefs d’œuvre du même auteur (« Blonde », « Nous étions les Mulvaney»,« Confessions d’un gang de filles », « Les chutes »).
Christophe
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