Actes Sud
Libero et Mathieu, deux étudiants corses décident de reprendre à leur compte le bar de leur village d’enfance. Si tout commence plutôt bien pour nos deux amis, la vie n’étant jamais simple nulle part, et encore moins dans un petit village corse, leur affaire va se compliquer. C’est là résumer bien sommairement l’histoire de ce livre. Je m’explique.
Beaucoup d’a priori peuvent retarder voir empêcher la lecture du Sermon de Ferrari :
petit un, c’est le Goncourt 2012 ;
petit deux, le titre (référence à St Augustin… OK, bon, ma foi) ;
petit trois, les nouvelles couvertures d’Actes Sud, plus austères tu meurs ;
enfin petit quatre, l’histoire qui semble vouloir tisser des liens en 200 pages seulement entre la chute de l’Empire Romain et ce qu’en pense St Augustin, un bar dans un petit village corse, deux étudiants et une photo de famille bien datée.
Ajouté à tout cela un style qui confine parfois à l’exercice (ces phrases loooongues et pleines de virgules là où quelques points n’auraient pas été inutiles), vous avez la recette parfaite du livre un tout petit peu, heu, pénible. Et pourtant ! Oui, et pourtant, ce livre est vraiment un très bon roman.
Si la démarche de l’auteur peut questionner, chacun doit pouvoir y trouver son sens. Son analyse des personnages, et notamment de Mathieu, dont l’égoïsme passif peut rappeler bien de nos comportements au quotidien, est formidable de justesse, de pertinence. Et même le sermon de St Augustin en fin de livre prend du sens pour qui ne lira pas ce livre avec les a priori un poil chargés de très mauvaise foi que j’ai mentionnés plus haut (c’était fait exprès, si si).
Enfin le style. Oui, les phrases sont un poil longuettes parfois… mais bon, entre nous, Jérôme Ferrari écrit TRES bien. Alors il peut bien prendre son temps entre la majuscule et le point, il maîtrise.
Livre très à part et qui donne vraiment à réfléchir avec tact et intelligence pour qui ira au-delà des a priori !
Christophe
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