Robert Laffont
On ne pourra jamais reprocher aux artistes américains de ne pas avoir suffisamment fouillé l’envers du décor de leur Way of Life. Lisez B.E.Ellis, Laura Kasichke, Charles Burns pour ne citer qu’eux. Dans ce petit roman de 1970, nous découvrons Joan Didion. Cette dame a une écriture très brute, très brutale même. Il n’y a pas de raison que le lecteur ne souffre pas en même temps que Maria. Nous suivons alors la lente déchéance, lente descente aux enfers de Maria, jeune actrice de séries B hollywoodiennes, mère d’une petite fille, Kate, internée, qu’elle ne peut voir que très peu. Le peu de relations qu’elle a (dont son ex-mari) se désespèrent de son comportement, de son nihilisme total. Les mains tendues vont se refermer les unes après les autres. Alors elle prend l’autoroute avec sa Corvette, roule, roule dans le désert… vers nulle-part.
Dernière phrase du roman : « Je sais ce que Rien veut dire et je continue à jouer. Pourquoi dirait BZ. Pourquoi pas, dis-je. »
Ce n’est pas du tout venant… mais ça vaut vraiment le coup.
Christophe
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