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Une fois de plus P. Claudel ne nous amuse pas beaucoup. C’est le moins que l’on puisse dire. Après Les âmes grises et La petite fille de monsieur Linh, c’est d’autres pans de l’horreur humaine qu’il explore. Au programme : les camps d’extermination, la veulerie des occupés collaborateurs et surtout la haine de l’étranger, ici incarné par « De Anderer« , « l’Autre« . Charmant programme.
Après avoir survécu aux camps et être revenu dans son village où l’on ne l’attendait plus, Brodeck, qui sait écrire, va être chargé de rédiger un rapport sur le meurtre de l’Anderer, cet Allemand (on devine qu’il est allemand, aucune nationalité n’est mentionnée dans le livre) un peu marginal qui n’a jamais été accepté par les villageois. Un personnage un peu curieux, qui inquiète beaucoup (de par sa nationalité notamment : la même que les anciens occupants). Qui l’a envoyé ici ? Parallèlement à ce rapport, c’est son histoire que Brodeck va nous raconter et notamment ses rapports avec les villageois : pourquoi l’ont-ils dénoncé ? Qu’ont-ils fait à sa femme pendant son absence (ou plutôt qui l’a fait) ? Et enfin : pourquoi ont-ils tué l’Anderer ?
Bref, 400 pages dans l’ignominie. Pas de répit. On peut peut-être reprocher à l’auteur ces tournures de phrases très… imagées, poétiques même, parfois un peu tirées par les cheveux, assez ampoulées. C’est très bien écrit, c’est certain, mais dans un tel contexte, ça fait parfois un peu artificiel. On n’en reste pas moins très retourné.
Christophe
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