P.O.L.
Un roman russe n’est pas… un roman. Pour une fois, E. Carrère va quitter la fiction. Pour souffler un peu voulait-il… se changer les idées après des romans très durs comme La classe de neige ou encore L’adversaire. Et bien c’est raté. Car la vie de cet auteur n’est pas un modèle d’équilibre. Tant mieux pour le lecteur.
Parti pour tourner un film sur la découverte en Russie d’un prisonnier Polonais plus de cinquante ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Emmanuel Carrère va s’attacher d’une bien étrange façon à cette petite ville russe perdue sur la ligne du transsibérien. Une fascination presque malsaine. Que veut-il se prouver ? Parallèlement c’est sur sa famille qu’il va fouiller. Et notamment son Grand-père maternel, collaborationniste, disparu à la Libération. Enfin : troisième et dernier volet de cette histoire, il nous raconte sa relation décousue avec Sophie (au milieu du livre : vous lirez un petit bijou de nouvelle érotique interactive, paru à l’époque dans Le Monde).
Tout ça vous semble confus ? Ça ne l’est pas du tout. Ce qui est clair, c’est que l’auteur n’est pas bien du tout dans sa peau, qu’il en fait souffrir ses proches (Sophie, sa mère) et qu’il en a parfaitement conscience. Ce qui est terrible par contre, c’est que ce ça fait un bouquin extra, d’une puissance sans comparaison (surtout dans la littérature francophone)… le malheur des uns (Carrère) faisant le plaisir des autres (nous lecteurs).
Christophe
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