Petit à petit
J’ai aimé Putain d’usine et les Fantômes du vieux bourg, BD adaptées par Efix d’après l’expérience et les récits écrits par Levaray. Un troisième opus manquait à cette trilogie : la fiction Tue ton patron. C’est chose faite.
Dans une multinationale gigantesque, indifférente et méprisante, on prend la décision d’un plan social. Vu de tout en haut d’une tour de la Défense, ça fait des « charges » en moins. Vu de beaucoup plus bas, au niveau du prolo c’est plus compliqué. Un type se fait licencier, un parmi la nouvelle « charrette », un numéro… un chômeur de plus.
Sauf que.
C’est la goutte d’eau, le bonhomme perd ses repères, il est rongé par la colère, l’injustice, l’idée de vengeance le hante (lui fait même peur) : il veut tuer le responsable. A savoir ? Le boss, le patron. Rien de moins. Pas simple du tout. On suit alors sa quête, semée d’embûches tant perso, psycho (tuer un homme ça se fait pas tout seul) que contingences extérieures (c’est un polar !). Jusqu’à la confrontation.
Efix sait s’entourer. Quand il veut bouffer du patron, il s’adapte un petit Levaray, auteur avec qui on sent toujours cette connivence naturelle, profondément politique. Même si j’ai une préférence pour la force des récits et la valeur des témoignages de Levaray plus que pour cette fiction, c’est une évidence de souligner qu’il est la meilleure collaboration qu’ait eu Efix (avec celle de Cric – lisez Autour de Kate, le livre qui vous plombe la journée…) !