Fluide glacial
On connaît tous Gaston. Quand on parcourt les derniers volumes, il transparaît chez Franquin comme un poil de désespoir qui pointe, notamment dans les décors ou les personnages secondaires : un chien amoureux, un clochard imbibé, des agents de police pas trop bien dans leur peau ou encore les collègues qui clopent, qui clopent… Ça donnait une profondeur au côté rêveur de Gaston. Idées noires c’est pareil mais sans le côté « rêveur »… uniquement côté cauchemar.
Franquin avait une vision de notre monde et de notre société très très pessimiste. Il utilise alors l’humour pour dynamiter tout ça et ça fait très mal. Le dessin est exceptionnel, l’imagination sans bornes. Un classique, un chef d’œuvre, une merveille. Indépassable et indémodable.