La manufacture de livres
Dans un lieu et à une époque indéterminés (France du XIXème siècle très probablement), Gabriel, un curé de campagne, est appelé pour les derniers sacrements d’une des pensionnaires de l’asile d’aliénées. Une infirmière l’a supplié d’en profiter pour récupérer les carnets dans lesquels elle a consigné son histoire. C’est au cours de leur lecture que Gabriel découvrira l’insoutenable passé de Rose, vendue à 14 ans par son père au maître de la forge, auprès de qui elle vivra des années d’enfer.
Je n’ai pas encore lu de mauvaises critiques au sujet du dernier roman de Franck Bouysse (auteur dont j’avais bien apprécié le roman noir « Grossir le ciel »). Il y a une certaine unanimité depuis la sortie de « Né d’aucune femme ». Histoire édifiante et style rustre, combo parfait. Pourtant, malgré sa prétendue authenticité narrative, ce roman m’est apparu très vite boursouflé. Il me vient une comparaison assez évidente avec la série « The handmaid’s tale », tant pour l’intention féministe au bulldozer que pour le style appuyé et épais. Franck Bouysse se fait fort d’user du parler paysan, avec son vocabulaire et ses locutions fleuris. Un vrai cache-misère car si l’on y regarde d’un peu plus près, les personnages sont assez bâclés et simplistes (le médecin et Edmond, ho là là) et les situations et rebondissements poussifs (quelle fin… un vrai roman de gare, avec tout le respect que j’ai pour les gares).
« Né d’aucune femme » est une vraie déception et je n’aurais jamais été au bout sans l’avis contraire de lectrices et lecteurs beaucoup plus enthousiastes que moi. Il n’est donc pas certain que j’aie raison à son propos. Lisez-le donc et venez me houspiller (même s’il est fort probable que je ne change pas d’avis).
Christophe
retour à la liste de conseils romans