Gallmeister
Jim, quadra dépressif et suicidaire, rentre d’Alaska rejoindre sa famille en Californie. Entre deux rendez-vous de la dernière chance chez le psy, « Un poisson dans la lune » accompagne Jim dans sa tournée des grands ducs. Partagés entre une inquiétude folle et légitime et l’angoisse face au côté ingérable du garçon, toute sa famille se retrouve en quelque sorte piégée par son retour.
Son frère Doug se fait un devoir de rester auprès de lui tout le long de son traitement, mais les provocations de Jim le révolteront inévitablement. Ses parents semblent prostrés, chacun à sa manière, en larmes pour la mère, taiseux et volcanique pour le père. Quant à ses enfants, c’est bouleversant de les voir à la fois heureux de retrouver leur père et totalement déstabilisés par son comportement.
Mais Jim est malade. Profondément malheureux et violemment inquiétant.
Une fois de plus, David Vann puise dans sa propre histoire familiale cabossée pour nous plonger dans un univers torturé et flippant. L’impossible quadrature du cercle face à la folie est relatée à la perfection. C’est glaçant. La maladie de Jim fait vaciller tout le monde et devient alors un révélateur inadmissible pour tous ses proches : la famille n’est pas un univers où l’on peut déposer, être cash, menaçant ; c’est l’univers des non-dits et de la poussière glissée sous le tapis.
« Un poisson dans la lune » est un roman fort sur l’inquiétude, la compassion et la peur. A bon entendeur.
Christophe
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